Les pour, les contre, mais aussi les Do et les Don’t.
A l’aube de fêter le premier anniversaire de mon auto-entreprise, je vous parle de ce que j’adore et de ce que je deteste dans le fait d’être à mon compte.
Il y a maintenant 1 an, je décidais de dire aurevoir à la mode et à mon métier de styliste pour devenir professeure de yoga. Aujourd’hui, j’ai la chance de vivre de mes cours de yoga et de ce que j’ai créé autour. Mais j’apprends chaque jour sur la meilleure manière de vivre mon statut d’auto-entrepreneure !
Je sais que cette façon de vivre et de travailler en fait rêver certains, qu’elle fait aussi peur à d’autres… Lancer son propre business c’est toujours un peu effrayant, et ce pour plusieurs raisons.
D’abord – et c’est certainement l’un des aspects les plus stressants- c’est l’inconnu financièrement : malgré tous les plans qu’on a pu faire et les économies de côté, se dire que plus personne sauf nous ne nous apporte de l’argent à la fin du mois, ça donne un peu le vertige au début.
C’est aussi découvrir un nouveau rythme de vie, une nouvelle façon de travailler : des horaires -et des jours- flexibles, parfois même la possibilité de travailler à distance, de n’importe ou à n’importe quelle heure.
Si ne plus avoir de boss ni d’horaires vous parait être le pied total, laissez moi vous faire part de ma petite expérience. 🙂
Ce que j’adore dans le fait d’être à mon compte
1. Ne plus avoir de boss / créer librement !
C’est pour moi le plus grand des luxes, après avoir été styliste sous les ordres de stylistes juniors, elles mêmes sous les ordres d’une directrice de collection, elle-même sous les ordres d’un chef de projet, etc, etc… Autant vous dire que quand vous êtes à cette place, vous creez, certes, mais dans un cadre très défini, avec beaucoup de contraintes. Et tout ce que vous produisez sortira en fin de compte, modifié (et souvent pas de la façon dont vous le souhaitez…).
Bref, être styliste junior c’était terriblement frustrant !
En étant professeure de yoga, je décide de tout. De mon image et de la communication, de la direction que je souhaite faire prendre à mes cours, de l’ambiance, des playlists, de la création des cours… Si j’ai envie de créer une retraite à l’autre bout du monde demain, c’est possible. Une ligne de produits dérivés ? C’est possible. Un nouveau type de cours ? C’est possible aussi.
Les possibilités de création sont infinies et mon cerveau est en fusion et stimulé en permanence… (et personne n’est là pour reprendre mon idée à sa façon 😉 )
2. Décider de mes horaires et de mes vacances.
Oui c’est un luxe délicieux. Pouvoir faire la sieste entre deux rendez-vous. Commencer ou finir plus tôt/plus tard sans que personne n’ai rien à redire. Partir en week end sans devoir demander l’autorisation. Mon travail me permet d’enseigner un peu partout dans le monde, en physique ou en ligne. C’est un avantage qui me permet de décider du lieu ou j’ai envie de travailler. La création des semaines de retraites -qui sont des sortes de stages de yoga, souvent dans de beaux endroits, dans la nature, ou au bord de la mer- me permettent de changer d’air, et de passer une semaine à travailler dans des endroits dépaysants !
Mais il y a aussi un côté pervers à ne pas avoir d’horaires, dont je parlerais plus tard…
3. Juger soi-même de la valeur de son travail, pouvoir s’augmenter « quand on veut ».
C’est un aspect non négligeable : quand on travaille pour soi, on décide de la valeur de notre travail, on fixe nos propres prix.
Il n’y a pas d’employeur qui fixe un tarif horaire, ce qui signifie aussi qu’il n’y a pas de « grille de salaire » en fonction de l’age ou de l’ancienneté, comme il peut y avoir dans certaines entreprises donc… votre salaire a la seule limite que vous lui fixer.
Vos augmentations, qu’elles soient dues à du travail supplémentaire, ou à une augmentation de vos prix, ne dépend que de vous et de la gestion que vous faites de votre business.
4. Fixer ses propres objectifs, ses propres challenges.
C’est l’une des parties les plus excitantes ! Imaginer l’avenir de ma petite entreprise et lui donner une direction, poser des petits objectifs et une stratégie pour grandir et arriver enfin au « big goal » qu’on s’était autorisé à rêver… Voir évoluer son entreprise est très gratifiant. En commençant comme prof de yoga, mon premier objectif était de trouver des studios qui allaient me faire confiance pour enseigner chez eux. Puis ça a été de remplir mes classes, de me faire connaitre. De donner ma première retraite avec des gens qui ne vivent pas forcément dans la ville ou j’enseigne.
Ma prochaine étape sera de déposer mon concept comme une marque, pour mieux partager ma vision du yoga. Autour de ce concept, je projete de développer des ateliers, des retraites, mais aussi des programmes et des livres. Puis, dans quelques temps, des produits pour aller avec le style de vie que je promeus, et peut-être même un jour, un lieu physique pour rassembler tout ça…
J’adore imaginer faire grandir mon entreprise ! C’est vraiment agréable de mener un projet du départ, et de le voir grandir, comme un bébé qu’on accompagne… Ce qui m’était totalement impossible quand j’étais styliste. Je faisais partie d’une entreprise, j’avais l’impression de n’être qu’un pion, une exécutante remplaçable, avec aucun poids sur l’avenir et l’évolution de l’entreprise. Pire encore, j’avais l’impression qu’on essayait de me faire croire que j’étais importante pour que je m’implique et que je donne un maximum de ma personne, alors qu’en vérité, on ne me laissait prendre aucune décision.
Le sentiment d’être absolument inutile revenait chaque jour… et j’étais terriblement malheureuse !
5. Travailler avec qui on veut.
Quand on travaille pour soi, on est aussi libre de choisir nos collaborateurs et partenaires. Si une collaboration ne se déroule pas comme vous le souhaitiez, rien ne vous oblige à retravailler avec la même personne. Vous pouvez proposer des projets de collaborations aux personnes qui vous inspirent le plus, et décider de mettre fin à des collaborations qui vous mettent mal à l’aise. C’est un luxe peu évoqué, et pourtant c’est un confort au quotidien de travailler avec des gens qui vous inspirent !
Ce que je n’aime pas dans le fait d’être à mon compte
1. L’administratif et la comptabilité, à tenir chaque mois.
Oui, certe, je suis contente que l’argent rentre ! En revanche, faire les factures, les envoyer aux clients qui ont sollicité mes services, faire les déclarations de chiffre d’affaire, payer les impots et les charges, j’aimerais bien m’en passer. Au debut, pas le choix, on doit le faire soi-même, en attendant d’avoir assez d’argent pour payer quelqu’un et déléguer.
Ca demande un petit peu d’organisation, de ne pas louper les dead lines sous peine d’avoir à payer des pénalités de retard… Et quand on a déjà la tête dans les cours, les rendez-vous avec les collaborateurs, et les projets des mois futurs, c’est parfois périlleux ! 🙂
2. La peur de ne pas réussir, de ne pas faire rentrer d’argent.
Très présente au début, elle s’étompe quand on commence à prendre un rythme de croisière. Mais oui, quand on travaille à son compte, on peut perdre un client du jour au lendemain, et faire un mois moins bon que les autres. On peut aussi avoir plein de nouvelles opportunités d’un coup !
Il faut savoir mettre de l’argent de coté pour les coups durs (qui n’arrivent pas non plus tous les mois hein) mais aussi penser aux vacances. Car si on souhaite en prendre, il faudra mettre de cote : l’entrepreneur n’est pas rémunéré lorsqu’il ne travaille pas, ce qui signifie qu’il n’a aucune rentrée d’argent s’il prend des vacances. C’est à moi d’anticiper et de créer mes propres « congés payés ». Pareil pour la maladie. Nous avons droit à de petites indemnités en cas de maladie, mais la plupart du temps, jour chomé = jour non payé.
3. Ne pas avoir d’horaires.
Et oui c’est un plus mais c’est aussi un moins, surtout quand on s’installe ! Cette première année, sans parler des conditions particulières (grève des transports, Covid19….) j’ai eu beaucoup de mal à trouver mon rythme. J’avais l’impression de courir tout le temps et d’être fatiguée !
Je donne mes cours lorsque les gens ne travaillent pas : le matin tôt, le midi, et le soir parfois jusqu’a 21h30. Au debut, je travaillais sans pause, comme une journée de bureau : une fois ma journée commencée, j’enchainais entre les cours avec les shooting pour instagram et la communication, je prenais des cours de yoga pour moi, j’écrivais des articles pour le blog, je faisais la compta, je prenais à peine le temps de manger et je terminais ma journée sur les rotules.
Depuis j’ai appris que si je voulais vraiment être productive, il me fallait un peu d’organisation, mais surtout des plages de repos. J’ai donc appris à organiser mes journées differement. J’essaie de prévoir ma semaine en amont : Si je donne un cours le matin tôt, je vais ensuite profiter de la matinée pour prendre un cours de yoga. Après le cours du midi, je vais déjeuner et essayer de me reposer (parce que physiquement je suis active jusqu’a 21h30 !) l’après midi, je vais faire un peu de digital, ou d’administratif sur l’ordinateur, avant de partir donner mes cours du soir.
Ma pause déjeuner est donc plus longue, plus relaxante.
Il y a aussi une fois dans le mois ou je me fais masser ; mon corps étant mon outil de travail, je dois vraiment le garder en bonne santé et prendre le temps de le reposer.
Oubliez donc la journée 9h-18h ; si vous etes à votre compte les journées peuvent aussi ressembler à 7h-9h puis 12h-14h puis 17h-21h…
4. Ne jamais avoir de vraies vacances….
Quand on a sa propre entreprise, il est rare qu’on prenne de vraies vacances. Il y aura toujours un mail urgent, un appel à passer, une super idée qui va vous occuper l’esprit et que vous voulez noter avant de l’oublier… Bref, il est rare qu’on déconnecte complètement de sa propre entreprise, en tout cas plus longtemps qu’un week-end !
C’est le cas surtout si vous êtes au début de la creation de votre business, et que vous n’avez personne à qui déléguer les tâches qui vous incombent.
Etre mon propre patron est pour moi la meilleure façon de travailler, parce que cela convient à ma personnalité indépendante et que je m’épanouie pleinement en étant aux commandes d’un projet. Mais ce n’est pas le métier idéal de tout le monde. Chaque matin, je me réveille et je suis le planning que j’ai prévu parce que j’en ai envie, mais aussi parfois juste parce que « je dois le faire » si je veux qu’à la fin du mois, mon compte en banque affiche positif.
Personne ne va me sermonner si je fais la grasse matinée, personne ne va me mettre un avertissement, ni même me destituer de mon poste, ou me licencier. Non, je n’aurais juste plus de quoi payer mon loyer, me nourrir, me faire plaisir, voyager, vivre. 🙂
Je sais que certaines personnes sont incapables de se lever le matin pour travailler si elle n’ont pas une figure d’autorité en face, ou tout simplement un collègue qui les attend.
Moi je travaille majoritairement seule, ou face à mes élèves. Mais j’adore ça.
Si vous lancer dans votre propre projet vous intéresse, voici les quelques conseils que j’aurais à donner :
Do :
- Tout plannifier des semaines, voire des mois à l’avance, et suivre vos To Do.
- Utiliser les réseaux sociaux -le plus intelligement possible- pour vous faire connaitre.
- Trouver son rythme de travail, puis s’imposer une routine (qui pourra être chamboulée de temps en temps en cas de rush ou d’imprévu).
- Mettre des alarmes pour tout ce qui est deadline administrative (et ne pas payer de pénalité de retard).
- Savoir dire « non » aux projets qui ne vous plaisent pas, se garder des jours de repos ! (sinon on se retrouve à dire oui à tout le monde et on ne dort plus eheh).
- Déléguer ce qu’on aime le moins faire dès qu’on peut (exemple : la compta lol).
Don’t :
- Ne pas mettre de réveil en pensant que « demain j’ai rien à faire ». Se lever, se préparer et se mettre devant son ordi, à son bureau, ça réveil toujours des idées.
- Abandonner à la première difficulté. Il y aura des projets ratés, des collaborateurs que vous n’apprécierez pas, des partenariats qui prendront fin, c’est la vie ! On reste ouvert à d’autres opportunités et on ne baisse pas les bras.
- Penser que « donner des cours » (ou peu importe votre domaine d’expertise) suffira à remplir votre mois. Vous n’êtes pas employé : si vous êtes votre propre entreprise, vous devez vous faire connaitre. Travaillez votre image, votre communication c’est 80% du travail !