J’avais envie de vous écrire un peu différemment ici.

De me laisser parler naturellement, avec mon ressenti et mes émotions pour pouvoir garder une trace, un souvenir de ce que je vais vivre à la fin de cet été.

En un an les choses ont tellement changés pour moi. Je me souviens qu’en Aout 2018, j’ai déménagé. C’était le premier pas.

Puis je suis partie en vacances en Espagne avec ma meilleure amie, et c’est à cette période là que je l’ai senti, que l’inconfort s’était déjà installé.

Une sorte de boule dans la gorge qui vous reste et qui vous donne du mal pour déglutir. Un pressentiment que les choses changeaient, ou qu’il allait falloir changer les choses, et que parfois les choses changent dans la douleur même si c’est pour notre bien. Un peu comme quand on arrache un pansement. Ou qu’un serpent entame une mue et se sépare de sa peau. Le changement s’est lentement amorcé l’été dernier.

Il a officiellement commencé quand j’ai aterri à Paris, sous la pluie, la valise à la main et les larmes aux yeux.

Je me suis d’abord dit que c’était le blues de la rentrée, le retour des vacances. J’étais pourtant heureuse de retrouver mon nouvel appartement. Mais pas la relation que j’entretenais à l’époque. Ni mon travail.

Les premiers jours au travail ont été très difficiles. Après un mois passé à vivre dehors dans la nature, au plus près des élements, de m’être laissée bercer par les vagues, je n’arrivais pas à passer mes journées enfermée, assise sur une chaise devant mon ordinateur.

Le présentiment du changement et ma peur s’étaient atténués dans la nature. Ils étaient là tout l’été bien sur, mais je restais en planche des heures le coeur ouvert face au ciel, un peu comme pour contempler ce moment avant que tout bascule. J’avais laissé le vent sécher mes cheveux et le sel et le sable enrober ma peau, l’odeur des pins me sauter au visage, comme s’ils me consolaient.

J’imagine alors que ça me vient de mon enfance passée à la montagne. Tout le temps à l’extérieur, chaque odeur, chaque changement de météo soudain, chaque écorchure sur les jambes, me rappelle un souvenir, un moment de jeu. La nature est devenue ma madeleine de proust.

A Paris au retour, tout semble fade, comme si les couleurs avaient été lavées à l’eau. Je reste assise sur ma chaise en me disant que peut-être que mon travail ne me convient plus, qu’il faut que j’en change.

Je mets définitivement fin à la relation qui ne me convient plus. J’arrache le pansement. C’est douloureux et en même temps, j’ai l’impression que sous le pansement, la cicatrice est déjà là.

Je passe un peu de temps avec « Coeur », comme dans Le silence des étoiles de Sanäa K. Il est mal en point mais il semble s’en remettre petit à petit. Il y a de l’espoir. Il aime bien qu’on fasse beaucoup de yoga et qu’on passe du temps dans notre solitude. On flane à travers Paris. On fait du nouvel appartement notre cocon.

Je fais une rencontre lors de ma première vraie soirée ou je me sens libérée. Rencontre que je crois anodine, bien que très agréable. Je me dis « c’est pour entrainer « Coeur », ça lui fera du bien de reparler à un garçon ». Je ne m’en rends pas compte à l’époque, mais ce n’est pas une rencontre d’entrainement. C’est la rencontre d’un ami qui m’aidera beaucoup à avancer, peut-être sans même s’en apercevoir. C’est une rencontre qui dure encore aujourd’hui, et qui m’aura poussé à aller vers mon idéal de vie.

Les fêtes et l’hiver passent, l’objectif de changer de travail s’impose, puis se concrétise.

Au printemps la décision de partir au Mexique passer mon Yoga Teacher Training est prise, en même temps que celle de changer de boite. Ces derniers mois n’ont été qu’entrainement, et developpement personnel. Réparer les fissures, consolider les murs. Mon corps s’est renforcé autant que mon coeur.

Et me voilà maintenant prête à partir pour un mois au Mexique. Une semaine d’exploration, trois de formation pour pouvoir trouver ma façon d’enseigner et renforcer ma pratique. Un portail entre ma vie d’aujourd’hui, et celle que je vivrais à mon retour.

Je sais pertinament que je reviendrais changée de ce voyage. C’est le point culminant de ce qui a été amorcé l’an dernier. J’en ai tellement découvert sur moi même au cours de ces 12 derniers mois, et je sais que ce n’est pas fini.

La valise est presque complète, manque l’anti moustique, les boules-quies…

30 jours avant de partir, j’ai l’excitation qui monte et en même temps la peur, l’appréhension de me lancer seule dans cette aventure. L’opération des dents de sagesse m’empeche de pratiquer, et j’ai peur de perdre ma force et l’énergie que j’ai gagné ces dernières semaines. J’ai peur de ne pas y arriver, pourtant au fond de moi je sais que je suis prête.

Je vais garder un journal que je vais rédiger à la main au Mexique. Je pense que je publierais certaines pages à mon retour. Pour que ceux/celles qui souhaitent se lancer puissent savoir à quoi s’attendre et que les autres puissent découvrir cet univers par curiosité.